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Histoires, Anecdotes et Carabistouilles à Bully-Grenay et autres lieux

28 décembre 2017

Hélène BOONE (2 mai 1878, Strazeele - 27 janvier 1953, Bully les Mines)

Le médaillon d’Hélène BOONE

 

  Il est là, dans la boite à souvenir  de Grand-mère Germaine, c’est un médaillon avec deux enfants de part et d’autre.

  Ce matin du 22 avril 1917, l’intensité des bombardements allemands ne s’est pas ralentie. La nuit dernière a été effroyable, Bully, Grenay, Noeux , Mazingarbe sont sous le feu ininterrompu de l’artillerie ennemie.

Dans leur petite maison des corons des Brebis, sur le terroir de Mazingarbe, la famille CARON vit comme tant d’autres, la peur au ventre. Elle est devenue habituelle au cours du temps, ils n’ont pas le choix, Joseph, le père,  pour garder son travail d’aiguilleur  à la Compagnie des Mines ne peut s’éloigner de son gagne-pain.

 Joseph CARON est le  fils de Denis et de Mathilde DEVOS, des garde-barrières prés de la gare de Strazeele, petit village des Flandres Françaises.

Au début de ce vingtième siècle, il épouse Hélène BOONE, dont la famille est originaire d’Hazebrouck, leurs premiers enfants naissent à Bailleul .

Joseph vers 1905 trouve à s’embaucher à la Compagnie de Bully-Grenay, fils d’un employé des Chemins de Fer du Nord, il est naturellement dirigé vers un travail de cheminot. La famille s’installe alors au numéro 989 de la cité des Brebis prés de la fosse 6 et des usines chimiques.

Madeleine, l’aînée y voit naître sa petite sœur Germaine en 1910.

Août 1914, c’est la mobilisation générale , la guerre contre l’Allemagne et l’Autriche est déclarée. Deux mois plus tard les forces Teutonnes sont aux portes de Bully et Mazingarbe, le dimanche 4 octobre les premiers obus allemands tombent sur le terril de la fosse 7. La population est apeurée,  la cloche de l’église des Brebis sonnera  pour la dernière fois la messe avant bien longtemps.

     La famille CARON ne bouge pas de leur petite maison, elle ne peut, Hélène donne naissance à Adrien ce 5 octobre 1914. La vie sera alors rythmée par les bombardements.

  Ce matin du 22 avril 1917, Hélène BOONE comme toutes les bonnes ménagères de l’époque s’affaire à préparer le repas dominical. Peu avant la grand messe, elle demande à sa fille Madeleine de se rendre chez les voisins d’en face, la famille DELFOLIE, pour y chercher quelques ingrédients. Le petit Adrien suit sa sœur, sa mère demande à sa fille de faire attention à lui et les regarde traverser la route à travers la fenêtre de sa cuisine.

Ils pénètrent chez les DELFOLIE accueillit par la grand-mère. Là l’effroyable se produit. Hélène BOONE gardera jusqu'à la fin de ses jours l’image de l’obus s’écrasant sur la maison d’en face, ses enfants à l’intérieur.

  La population des Brebis est en émoi, des décombres on retire les corps de Madeleine et d’Adrien, de Marie SAUDEMONT, la grand-mère et son petit-fils Edouard DELFOLIE tous tués sur le coup.

 La famille CARON restera à jamais marqué par ce terrible drame. Hélène BOONE fit confectionner un médaillon avec la photo de ses deux enfants disparus tragiquement , elle le portera jusqu'à la fin de sa vie. Sa fille en hérita à son décès .

 Il est aujourd’hui chez son arrière-petite-fille dans la boite à souvenir de Grand-mère Germaine, le médaillon avec deux enfants de part et d’autre.

 Passants qui vous arrêtez devant le monument aux morts de Mazingarbe, vous en savez un peu plus sur Madeleine et Adrien CARON au nombre des victimes civiles. 

 Sources : Chronique familiale DUMORTIER-CARON, Renée DUMORTIER-PERARD.

                Généalogie DUMORTIER-CARON, Aimé René CLÉMENT.

               Recherche Etat Civil de Mazingarbe, Georges MINCHE

               Vivre à Bully-Grenay pendant la 1ère guerre mondiale, Mars 2008, Alain CHAUPIN

               Photographies et confection du médaillon, Inconnu.

 

 Aimé René CLÉMENT

A3

 

 

 

 

 

 

 

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16 décembre 2017

Philippe Henri Frédéric BOURDEAUX ( 1872-1950)

 Biographie succincte de Philippe Henri Frédéric BOURDEAUX ( 1872-1950)

La gare est construite vers 1861 par la compagnie de Bully-Grenay ( qui deviendra Compagnie de Béthune), elle appartiendra ensuite aux chemins de fer du Nord. En 1911  Philippe Henri Frédéric Bourdeaux est le chef de gare de la station de  Bully-Grenay.
Il est né à Grandvillers, le 23 juillet 1872, dans le département de l’Oise. Il est fils de Frédéric Abraham, négociant propriétaire , maire de la dite commune et de Hortense Eulalie Victoire Segauld.
Il se marie à Bouchain, le 26 décembre 1896, dans le département du Nord avec Berthe Pissot dont il aura au moins un fils, Pierre Eloi Ernest, né le 1er décembre 1899 à Bouchain.
La famille habite, rue de la Gare à Grenay, ( aujourd’hui rue Dégréaux).
Lors de son conseil de révision, en 1892, Philippe est décrit comme ayant les cheveux et les sourcils châtains, les yeux gris bleus, le front ordinaire, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le visage plein, de taille 1m73. Il occupe déjà la profession d’employé de Chemin de Fer.
Il est incorporé au 5ème Régiment de Génie à Versailles, le 14 novembre 1893. Le 25 octobre 1894, il est détaché au réseau des Chemins de Fer du Nord à Bouchain où il connaîtra sa future épouse. Il est envoyé en congé le 22 septembre 1896 en attendant son passage dans la réserve de l’armée active avec son certificat de bonne conduite.
La famille habite en Haulchin prés de Denain, en avril 1898. Elle est de retour à Bouchain en août 1899.
En janvier 1902, Philippe est sous-chef de gare à Laon dans l’Aisne. Il est victime en février d’une congestion pulmonaire et sera réformé temporairement en 1903 par la commission spéciale de Douai en 1903, pour bronchite chronique.
Chef de gare de Bully-Grenay en 1911, il est maintenu réformé par le conseil de révision de l’Oise en décembre 1914 et ne participe pas à la 1ère guerre. Il habite alors Grandvillers, sa commune d’origine.
Son fils Pierre se mariera à Versailles, le 18 avril 1922 avec Renée Flé.
Philippe Henri Frédéric Bourdeaux est décédé le 9 janvier 1950 à Noyon dans l’Oise.

Aimé René CLÉMENT

Collection ELD 3

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